« Nous sommes tous des poussières d’étoiles. Tous les noyaux des atomes qui nous constituent ont été engendrés au centre d’étoiles mortes. » Hubert Reeves, astrophysicien.
Constellations
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J’ai placé en haut de mes propositions trois phrases que j’aime car elles nous permettent d’éprouver une certaine forme de liberté :
« Il faut comprendre la vie comme l’ouverture d’un champ d’actions. Un être est un champ d’actions possibles.» Merleau-Ponty.
« L'individu n'est pas la somme de ses impressions générales, il est la somme de ses impressions singulières. » Gaston Bachelard
« Je n’ai jamais vraiment travaillé et, en fait, je ne connais aucun métier. » Cesare Pavese
Sur le papier, des constantes :
Je suis né(e) à… (quelles émotions, pensées, images s’attachent à votre lieu de naissance), Je viens de…, Sur mon chemin j’ai remarqué, pensé, éprouvé…, Je suis ici pour…,
Et des thématiques nouvelles :
- Mon métier est… (ai-je un métier, lequel ? Est-ce celui que j’exerce ? J’aime… Je n’aime pas… Ce que je trouve beau dans mon métier …Quels sentiments me procure l’exercice de mon métier ?)
- Je recherche un métier, un emploi, une place … (que m’apprend cette recherche ? Y a-t-il une place pour autre chose que cette recherche ? Qu’aimerais-je transmettre de cette expérience ?)
- Pour moi, le travail c’est…
- La place du travail dans ma vie…
- Mon travail emploie-t-il la partie de moi que je désire employer ?
- En dehors de mon travail ou de ma recherche de travail, je m’emploie à…
Quels sentiments cela me procure ?
- Ce qui me donne le sentiment d’avoir une place dans la société, dans le monde…
- Une sensation de nouveauté ?
- J’ai appris…
- Je voudrais apprendre…
- J’aimerais transmettre…
- J’espère…
- Si je ne devais pas travailler…
On peut aussi ajouter, extraire, inventer...
Avec toujours ces deux éléments requis : une photographie représentant chacun à ce moment donné, que je prends avec mon portable. Et que sont-ils en train de lire, peuvent-ils me dire pourquoi ? Enregistré sur mon ipad.
Constellation du 6 juin 2014
C'est ma dernière "permanence". Deux personnes ne souhaitent pas répondre à mes questions, mais curieusement toutes deux me donnent des explications. Ce n'est pas par manque de temps, non, plutôt un manque de disponibilité ou nécessité intérieure ou désir. Nous prenons du temps pour en parler, un certain temps même, plus long sans doute que celui qu’aurait pris à improviser quelque chose à partir de mes pistes.
Ces conversations forment une richesse "en creux", différente de celle qui apparaît, et qui interroge l'expérience que je mène ici.
Constellation du 4 avril 2014
Dans le désordre du monde se dessinent parfois de curieuses symétries. Ce jour-là, un texte sans “visage” et un “visage” sans texte...
Constellation du 21 mars 2014
Aujourd’hui, sans rapport avec le printemps, le mot "bien-être" n.m. sing. revient souvent.
Selon le Grand dictionnaire Hachette : 1. Etat agréable du corps et de l’esprit. Eprouver une sensation de bien-être total. 2. Situation matérielle qui rend l’existence aisée et agréable. Il jouit d’un bien-être suffisant.
Mais nos existences ne se trouvent pas dans le dictionnaire...
Constellation du 7 mars 2014
Devant la Cité déserte ou presque en ce début d'après-midi de fin de semaine, me revient cette idée de faire du chiffre rencontrée lors d'un récent atelier : au vendeur dans une grande surface, occupé par la beauté de son rayon mais licencié parce qu'il ne faisait pas assez de chiffre, l'auteur occupé à polir son ouvrage indépendamment de son chiffre de vente ne se sent-il pas associé ?
Chaque mois ici, je dois donner les chiffres de fréquentation des ateliers et de cette "permanence". Dois-je aussi faire du chiffre ?
Constellation du 7 février 2014
La maison était tranquille et le monde était calme.
Je me suis rappelé ce matin ce début du poème de Wallace Stevens. Ici n’est pourtant pas une maison, même si j’y remarque à présent les habitués, chacun lecteur qui se penche et qui lit.
Constellation du 24 janvier 2014
À nouveau je pars en campagne : étant rationnel et joueur d'échecs, m’indique mon premier interlocuteur, ça ne m'intéresse absolument pas. Sa voisine décline d'un geste, plongée dans ses documents : même pas la peine ! souligne-t-elle. Parfois tout semble clair, pourtant nos raisons demeurent mystérieuses.
Constellation du 17 janvier 2014
Nous sommes en Janvier. Le principe est toujours le même : laisser une trace de son passage à la Cité des métiers. Cependant les pistes ont changé. Nous abordons plus précisément ces questions sur le métier, le travail, notre place dans la société — je préfère dire : le monde.
Constellation du 20 décembre 2013
Aujourd'hui la Cité est quasiment vide. Quatre lignes de métro ne fonctionnent pas. J’avise les quelques personnes présentes : bonjour je suis auteur en résidence ici... Sur cinq personnes il y aura deux prénoms semblables et deux histoires de bagues.
Constellation du 6 décembre 2013
Ça commence mal. Je propose mon projet à trois personnes, leur explique de quoi il s'agit. Je ne sais pas si ça vous intéresse... dis-je. Et le jeune homme auquel je m'adresse répond : pas plus que ça non ! Bon. Alors je vais voir ailleurs.
Constellation du 22 novembre 2013
Aujourd'hui il règne dans la cité un studieux silence de bibliothèque. Mais le silence n'est-il pas fait de toutes nos pensées, rêves ou révoltes, mondes imaginaires qui se taisent ?
Constellation du 29 octobre 2013
C'est pendant les vacances scolaires. La Cité des métiers est remplie de jeunes gens, certains avec leurs parents ou grands-parents qui les accompagnent, les aident dans leurs recherches.
Constellation du 11 octobre 2013
C'est la première.
C'est le deuxième jour de vrai automne, sans nu-pieds dans le métro. Tout le monde semble surpris par ce froid.